Adieu et merci au Dr Sarah Jayme

Dr Sarah Jayme presents during a rabies education workshop in the Philippines.

C’est toujours un moment difficile quand il faut dire au revoir à une personne dans une organisation : on est triste de perdre un membre de notre équipe, tout en étant heureux et solidaire de ses choix de changement et de nouveau départ. Le Dr Sarah Jayme a fait partie intégrante de l’équipe de GARC au cours des 7 dernières années, mais malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin. Nous disons au revoir à Sarah, et tous nos vœux l’accompagnent pour la suite de son parcours ! 

Comme jeune vétérinaire de terrain, ayant travaillé à l’élimination de la fièvre aphteuse au Philippines et au maintien du statut de pays ou de zones libres de fièvre aphteuse en Asie du sud-est, ce n’était plus qu’une question de temps pour qu’elle dirige son attention vers l’élimination de la rage ! Son arrivée à GARC a été à la fois accidentelle et intentionnelle, lorsqu’elle a accompagné une collègue visitant nos bureaux.

Dr Sarah Jayme of GARC participates in a TV interview about the education initiatives in the Philippines.

Après une carrière à la FAO aux Nations Unies et au ministère de l’agriculture aux Philippines – où elle a coordonné les opérations de secours, préparé des exposés techniques et révisé des programmes (y compris des programmes pour la rage) – elle a choisi de faire le plongeon et a rejoint GARC en tant que directeur vétérinaire principal en février 2014. En raison de son rôle-clé et de son expertise, elle est rapidement devenue la représentante de GARC pour les Philippines, puis pour toute l’Asie. A ce titre, son leadership et son engagement vis à vis d’interventions menées par les communautés et sa participation ont permis à l’organisation d’être un partenaire écouté, engagé et attentif à travers toute l’Asie.  

Dr Sarah Jayme receives an award on behalf of GARC.

Au cours de cette période, elle a supervisé de nombreux programmes de recherche, y compris une étude sur l’évaluation des Centres de traitement des morsures animales aux Philippines, et la mise en œuvre du projet CARE (la Communauté contre l’Exposition à la Rage). Ces projets recouvraient tous les principaux aspects de la lutte antirabique : vaccination de masse des chiens, diagnostic au laboratoire, surveillance de la rage, promotion, communication et éducation à travers de multiples projets aux Philippines – illustrant sa polyvalence et sa capacité à coordonner des programmes à grande échelle. Elle a ouvert la voie en s’appuyant sur des programmes de développement des agents de santé communautaires des barangay (communautés) pour faire passer des messages de sensibilisation à la rage et mettre en place des programmes de surveillance dans leur localité.

Cette approche a entraîné la création d’un système de surveillance réactif ‘One Health’ (Une seule santé) permettant une alerte précoce, actuellement en place à Muntinlupa City, aux Philippines. La capacité de réaction repose sur les agents de santé, le personnel vétérinaire, le personnel du Centre de traitement des morsures animales et des laboratoires du barangay, ce qui offre une solution pratique pour une lutte antirabique intégrée dans des environnements aux ressources limitées.

“L’attitude modeste de Sarah ne rend pas compte de ses succès qui permettent de protéger les communautés vulnérables.”

L’attitude modeste de Sarah ne rend pas compte de ses succès qui permettent de protéger les communautés vulnérables. Grâce aux collaborations avec les départements d’éducation national et locaux, des ressources pédagogiques sur la rage ont été élaborées à l’intention des enseignants, des directeurs d’écoles et du personnel de santé scolaire. Ceci a culminé avec l’intégration de l’enseignement sur la rage dans le cursus scolaire national des Philippines, s’adressant à 24 millions d’élèves par an. Sa passion pour la protection et l’éducation de la jeunesse lui a fait élaborer des programmes tant pour les enfants de maternelle que pour ceux qui ont abandonné l’école. Sarah a aussi créé un livre qui va servir de base à une vidéo, pour assurer que même au cours de la période difficile du confinement et de l’enseignement à distance, les enfants peuvent apprendre comment prévenir la rage.

Nous souhaitons remercier Sarah pour sa contribution aux travaux de GARC et pour avoir aidé à faire progresser notre mission. De la part de toute l’Alliance contre la rage, nous lui adressons tous nos vœux pour la prochaine étape de sa carrière en espérant que nous trouverons une manière de continuer à collaborer.

Merci !