Protéger du COVID-19 ceux qui nous protègent de la rage en première ligne aux Philippines.

En un instant, le monde a semblé s'arrêter à cause de la pandémie de COVID-19. Plus de transport public, plus de rassemblement de foule et des communautés entières placées sous confinement sauf pour les services essentiels.

Health workers (Rabies saviors) provide rabies post-exposure prophylaxis to a bite victim in the midst of the COVID-19 pandemic
Des agents de santé (Rabies saviors) portant des EPI fournissent une prophylaxie post-exposition contre la rage à une victime de morsure au beau milieu de la pandémie COVID-19. Image: CHO Muntinlupa

Aux Philippines, Metro Manila est l'épicentre de la pandémie. Les 17 municipalités et cités de Metro Manila comprennent Muntinlupa city où le projet de surveillance de la rage basée sur les communautés – une initiative de GARC – est en cours. Les formations des travailleurs de santé ont été décalées, de même que les sessions éducatives prévues pour la communauté et les écoles. La surveillance de la rage menée par les travailleurs de santé des communautés était réduite car leur activité était recentrée sur le suivi du CIVID-19. Malheureusement, en avril 2020, pour limiter la diffusion du COVID-19, toutes les interventions communautaires comme les campagnes de vaccination de masse, la recherche active de cas et la surveillance de la population ont été ajournées. De nombreux efforts d'élimination de la rage ont alors été suspendus, exposant ainsi à nouveau des milliers de vies au risque de rage.

Les recommandations pour les interventions dans les communautés ont ensuite été revues pour permettre une reprise des activités de contrôle des maladies tropicales négligées (dont la rage) basée sur l'évaluation des risques, pour assurer la sécurité des travailleurs de santé et de la communauté lors de leurs interventions. Cette évolution des recommandations a permis aux équipes des communautés de recommencer la lutte contre la rage et de travailler à son élimination. Pour l'administration municipale de Muntinlupa, la vaccination des chiens contre la rage et la prophylaxie post-exposition pour les victimes de morsure sont des services essentiels et ces activités n'ont jamais cessé, mais les équipements de protection individuelle (EPI) et des recommandations strictes étaient imposées dès le commencement.

“La rage est un problème persistant. Nous n'arrêterons pas, et nous ne devons pas le faire, nos efforts importants dans le programme rage, pandémie ou pas.” -Dr. Jimel Christopher Orprecio, coordinateur du programme rage vétérinaire.

Health workers (Rabies saviors) in Alabang, Philippines, provide rabies post-exposure prophylaxis to a bite victim in the midst of the COVID-19 pandemic.
Des agents de santé (Rabies saviors) à Alabang, aux Philippines, fournissent une prophylaxie post-exposition contre la rage à une victime de morsure en plein milieu de la pandémie COVID-19. Image: CHO Muntinlupa

Pour poursuivre leurs efforts vitaux contre la rage, tout en restant protégés contre le COVID-19, les patients et l'équipe soignante des centres de traitement des morsures devaient suivre de stricts protocoles de sécurité. Les 5 centres de traitement des morsures animales qui restaient ouverts pendant le confinement ont suivi de stricts protocoles de sécurité. La distanciation sociale, le port obligatoire d'un masque, les contrôles de température étaient strictement appliqués pour chaque patient. Les travailleurs de santé devaient porter leurs équipements de protection individuelle (combinaison, gants, masque et écran facial). Des barrières plastiques entre le patient et le personnel ont été installées afin d'assurer la sécurité de chacun pendant le questionnaire d'évaluation du risque rabique. La vaccination est faite dans un espace ouvert comme une tente hors du centre de santé afin d'assurer la distanciation sociale entre les patients. Toutes ces mesures ont été mises en place afin de préserver la vie des personnes à risque de rage sans compromettre leur sécurité et celle de leur communauté en terme de COVID-19.

“Il est très important de poursuivre ces activités de contrôle et de prévention de la rage et de prévenir les morts humaines dues à la rage.”- Dr. Mariza Pelisco, coordinateur du programme rage du bureau de santé

L'équipe de GARC a compris que le personnel qui sauve des vies de la rage devait être préservé du COVID-19 avant de continuer son travail. Afin de permettre au public de continuer à recevoir des prophylaxies post-exposition, de continuer à vacciner les chiens contre la rage et de continuer les investigations après les cas de rage, GARC a fait don d'équipements de protection individuelle aux travailleurs de santé et aux vétérinaires de la ville. Au total, 1000 masques, 150 écrans faciaux et 10 gallons de désinfectant ont été donnés au bureau de la santé et au bureau vétérinaire de la ville de Muntinlupa.

Pendant que la pandémie se poursuit, le risque rabique est toujours là.

“Cette pandémie peut conduire à un nombre accru de cas car plus de personnes restent chez elles, en particulier des enfants qui ne sont pas encore scolarisés ou qui suivent l'école en ligne. Ils passent plus de temps avec leurs chiens et chats, ce qui peut accroître le nombre de morsures." - Dr. Pelisco

GARC comprend que les gens du terrain – les sauveurs de la rage – doivent être protégés afin de pouvoir continuer leur travail vital d'élimination de la rage. Soutenez notre campagne de collecte de fonds pour fournir plus d'EPI aux équipes des Philippines afin qu'elles continuent à sauver des vies de la rage tout en se protégeant, ainsi que leurs familles, du COVID-19.

Quatre US$ permettent d'acheter 50 masques. Cliquez ici pour répondre à la collecte de fonds, vous aiderez ainsi à garder en bonne santé ces sauveurs de la rage qui sauvent les autres d'une maladie mortelle dans plus de 99% des cas – la rage.

 

Article de: Dr. Sarah Jayme (GARC) en collaboration avec le Dr. Mariza Pelisco (Bureau de la santé, Muntinlupa City, Philippines) et le Dr. Jimel Christopher Orprecio (Bureau vétérinaire, Muntinlupa City, Philippines)

Le projet CBRS est le fruit d'une collaboration entre GARC, l'administration municipale de Muntinlupa et l'Institut de recherches en médecine tropicale du département de la santé avec le soutien financier la fondation Botnar et de la fondation Probitas.