Un champion local pour une surveillance durable de la rage

GARC surveillance tools training in DRC, 2022.

Malgré son importance dans les efforts de contrôle et d'élimination de la rage, la surveillance de la rage est souvent négligée ou considérée comme un défi trop difficile à relever. Une mauvaise surveillance de la rage signifie que nous ne pouvons tout simplement pas comprendre la situation de la rage, la charge de la maladie ou l'impact des mesures de contrôle que les parties prenantes peuvent mettre en œuvre. La surveillance de la rage est donc essentielle à tout effort de contrôle de la rage. Malgré cela, la surveillance de la rage est généralement faible dans les pays où la rage est endémique, et c'est pourquoi nous continuons à nous fier aux estimations de la charge de morbidité pour le nombre de décès humains dus à la rage.

Mais cette rareté des données de surveillance de la rage commence à changer dans la Province du Kongo-Central en République Démocratique du Congo (RDC). Un champion de la rage, le Dr Leonard Ntunuanga, a contacté le GARC, et s'est renseigné sur les outils de surveillance proposes depuis novembre 2021. Ce qui a commencé par un intérêt pour l'outil de suivi de la vaccination contre la rage a rapidement été complété par les outils de surveillance des cas de rage et de suivi des cas de morsure. En utilisant plusieurs outils de surveillance, les champions locaux seraient en mesure de suivre les événements de vaccination contre la rage tout en enregistrant les cas de rage et les cas de morsures humaines au niveau communautaire, garantissant ainsi que les données de surveillance à haute resolution soient facilement disponibles au niveau tant national que provincial pour la prise de décision.

Group photo, GARC surveillance tools training, DRC 2022

 

 Le Dr Ntunuanga a suivi une formation en ligne individuelle, en février 2022 et les protocoles ont ensuite été partagés. Il a ensuite formé ses collègues et collaborateurs aux outils de surveillance du GARC et à l'utilisation de l'application de téléphonie mobile pour la collecte des données. En date du 28 et 29 avril, un atelier de formation a été organisé à Matadi, dans la Province du Kongo Central, en collaboration avec l’Institut National de Recherches Biomédicales (INRB) sur le thème « Diagnostic et surveillance de la rage canine transmise aux hommes » suivant le concept One Health car y ont pris part des professionnels de la santé animale et humaine. Durant cet atelier, les outils de surveillance de la rage du GARC ont été mis à la disposition des participants. Une séance pratique a été faite pour apprendre l’utilisation des outils sur terrain. L’INRB a doté les participants en matériels de prélèvement et de 15 smartphones pour assurer l’utilisation des outils sur téléphonie mobile.

Grâce aux efforts d'un seul homme, l'intérêt pour les outils s'est accru, ce qui a entraîné un engagement et la démonstration du système au niveau national. Les outils ont été accueillis avec enthousiasme et beaucoup d'intérêt pour une mise en œuvre nationale. Pour s'assurer que le déploiement futur se déroule sans heurts, il a été décidé que les outils devaient être mis en œuvre dans la province de Kongo-Central pendant un certain temps, au moins un an, afin de montrer l'impact et de s'assurer que la formation était rationalisée. Les données recueillies ont permis d'établir un argumentaire solide en faveur d'une mise en œuvre à grande échelle dans tout le pays. 

GARC surveillance tool field training, Inkisi, DRC 2022

Ce cas de mise en œuvre systématique des outils de surveillance proposés par le GARC en RDC est l'exemple parfait d'une approche durable, menée par le pays, vers l'élimination de la rage. Une personne focale du gouvernement a pris l'initiative et a conduit les activités, avec la fourniture des outils nécessaires et le soutien technique fourni par le GARC. Le GARC n'a pas fourni de soutien programmatique pour le projet et pourtant la mise en œuvre a été efficace, et les données continuent à affluer dans le système - permettant aux parties prenantes dans la surveillance de la rage en RDC de prendre des décisions claires, basées sur des données. Les données restent la propriété du Gouvernement de la RD Congo et le GARC continue à fournir un soutien technique sur les outils lorsque cela est nécessaire.

Nous invitons les autres parties prenantes de la rage, qu'il s'agisse des gouvernements locaux ou nationaux, d'ONG ou des vétérinaires privés, à nous contacter afin que nous puissions vous aider à utiliser nos outils de surveillance pour améliorer la situation de la surveillance de la rage et de la collecte de données dans votre pays ou votre région. 

 Article rédigé par: Dr Léonard Ntunuanga (SENES) et Dr Terence Scott (GARC).

SENES : Service National d’Epidémiosurveillance