Surveillance des cas de rage : Un nouvel outil de suivi ajouté au Bulletin épidémiologique sur la rage

Figure 1: High-resolution map of animal rabies-positive (red dots), animal rabies-negative (green dots) and human (blue dots) rabies cases at the woreda (district) level in Ethiopia.
Figure 1 : Carte en haute résolution de cas de prélèvements animaux positifs pour la rage (points rouges) négatifs pour la rage (points verts) et cas de rage humaine (points bleus) à l’échelle des woreda (districts) en Ethiopie. Figure : Terrence Scott, GARC

GARC a récemment enrichi son Bulletin épidémiologique sur la rage (BER) – un outil de surveillance spécifique de la maladie – en y ajoutant une composante de suivi qui permet une localisation géographique des données de laboratoire relatives aux cas une fois qu’elles sont saisies dans le nouveau système REB. Ce nouveau module de la base de données, qui s’intitule Surveillance des cas de rage (RCS), permet de corréler facilement et efficacement les données de laboratoire avec le lieu où le prélèvement a été obtenu, ce qui permet des interventions stratégiques et une meilleure compréhension de la situation de la rage dans un pays donné.

Effectuer des tests rabiques sur des prélèvements est d’une importance vitale dans la perspective d’atteindre l’objectif de Zéro cas de rage humaine d’ici 2030. Les résultats des tests diagnostiques permettent de mieux connaître le fardeau de la maladie dans un pays donné et un diagnostic précis de laboratoire apporte une confirmation essentielle sur la présence ou l’absence de rage chez un animal ou une personne spécifique. Idéalement, cette information doit être corrélée à l’origine géographique du prélèvement pour préciser les zones à risque de rage, les zones à forte prévalence et les zones libres de rage. Disposer de cette information, associée à l’origine du prélèvement, permet de mener des interventions ciblées : affectation préférentielle d’une prophylaxie post-exposition aux centres médicaux et campagnes de vaccination de masse des chiens dans les zones à haut risque de rage—ainsi que de préciser les zones libres de rage.

De nombreux pays disposent déjà d’un système de diagnostic de la rage au laboratoire – dans les laboratoires nationaux ou grâce à des collaborations avec d’autres parties prenantes (organisations internationales ou privées). Cependant, les résultats des tests sont habituellement consignés sur un support en papier ce qui ne facilite pas le partage efficace de l’information. Le téléchargement sur le module de Surveillance des cas de rage des résultats antérieurement conservés sur des supports en papier est simple. Les utilisateurs peuvent saisir les informations suivantes sur le cas : espèce concernée, date, coordonnées, résultat diagnostique et numéro du prélèvement. Ces informations sont analysées automatiquement par le BER qui produit en retour des cartes, des graphes et des tableaux qui peuvent être facilement partagés avec d’autres parties prenantes. Le module de SCR fournit ainsi des analyses précises et constitue de plus un recueil vital de données sur tous les cas diagnostiqués au laboratoire dans le pays.

Figure 2: Map of positive animal rabies cases (red dots) and human rabies cases (blue dots) overlaid with vaccination data (black dots) within Addis Ababa, Ethiopia
Figure 2. Carte des cas de rage animale (points rouges) et de rage humaine (points bleus) et données de vaccination (points noirs) à Addis Abeba, en Ethiopie. Figure: Terrence Scott, GARC

Le module de SCR a été conçu pour produire des données de haute résolution, c’est à dire que les données relatives à un cas permettent de remonter au niveau de la communauté. Les cas et les résultats peuvent être cartographiés à l’échelle d’une municipalité, les graphiques illustrant la distribution des cas dans la municipalité au cours du temps. Les utilisateurs peuvent ainsi identifier les secteurs administratifs spécifiques ayant un nombre plus ou moins élevé de cas, ce qui facilite le ciblage des stratégies d’intervention vers les zones à haut risque.

Les données issues de module de SCR ne se limitent pas aux cas de rage : elles peuvent être conjuguées à des données de vaccination (ou toute autre donnée du BER). Ainsi, lorsqu’ils programment des campagnes de vaccination de masse, les organisateurs pourront identifier les zones où se sont produits de nouveaux cas et cibler ces zones pour les prochaines vaccinations.

Figure 3: Diagnosed rabies cases disaggregated by woreda (district), Addis Ababa, Ethiopia
Figure 3. Distribution par woreda (district) des cas de rage diagnostiqués, Addis Abeba, Ethiopie. Figure: Terrence Scott (GARC)

Le module de SCR a été conçu pour inclure des données contemporaines et historiques, permettant d’observer et d’analyser les tendances au cours du temps pour préciser la répartition de la rage et sa propagation potentielle. Le module de SCR a été testé en Ethiopie où le gouvernement, en collaboration avec les Centres de lutte et de prévention des maladies des Etats Unis (US-CDC), a travaillé étroitement avec GARC pour saisir des données actuelles ainsi que des données des années précédentes dans le système.

Les personnes intéressées par la composante SCR du BER peuvent contacter GARC à l’adresse [email protected] . GARC peut aider un pays à créer des données de surveillance de haute résolution et à saisir des données historiques de surveillance dans le système.

Rédigé par le Dr. Terence Scott, administrateur du Bulletin épidémiologique sur la rage de GARC. On peut trouver davantage d’informations sur le Bulletin épidémiologique sur la rage ici.

Traduit par le Dr Brigitte Dunais, CHU de Nice, Nice, France