Pourquoi les pays ont-ils besoin de soutien pour renforcer les compétences ?

Le renforcement des compétences est une composante essentielle du travail d’un grand nombre d’organisations internationales et d’ONG, y compris l’Alliance. Dans le cas des gouvernements, cela peut paraître superflu – il existe une expertise technique dans des nombreux pays, et on fait l’hypothèse que les gouvernements sont en mesure d’accéder à des financements pour former leurs gens ou les envoyer à l’étranger acquérir de nouvelles compétences et connaissances. Malheureusement, dans le cas de la lutte antirabique, cela n’a généralement pas abouti à une action concrète et durable pour ce qui est de du développement de l’expertise locale en méthodes diagnostiques, surveillance, vaccination animale et sensibilisation des communautés.

Une des raisons de ce manque d’action tient à la faible priorité accordée à la prévention de la rage au sein des nombreux problèmes de santé publique confrontés par les gouvernements nationaux, ce qui entraîne un manque de ressources allouées à la gestion de cette maladie. L’apport d’un soutien extérieur pour le renforcement des compétences a donc un certain nombre d’avantages.  Le rôle le plus évident est l’accroissement des compétences et des ressources au sein du pays, idéalement chez des personnes en mesure d’utiliser ces compétences pour œuvrer efficacement en vue de l’élimination de la rage.

Le deuxième avantage, lié au précédent, est la possibilité pour ces individus formés de transmettre leurs compétences à d’autres dans le pays, ce qui entraîne une bien meilleure capacité à confronter la rage. Bénéfice supplémentaire : de meilleures compétences peuvent entraîner un engagement plus fort vis à vis de l’élimination de la rage, constituant un groupe actif de militants locaux.

En apportant leur soutien au développement des compétences, les parties prenantes internationales démontrent aux gouvernements leur engagement en vue d’aider les pays à développer leurs propres ressources et capacités au long terme pour atteindre l’objectif d’éliminer les décès par la rage d’ici 2030.   Enfin, cela permet de transmettre la marche à suivre, et de faire passer ce message aux pays concernés : la rage est un problème qui peut être surmonté.

Lors des rencontres régionales du réseau pan-africain de lutte antirabique de l’Alliance, des représentants du secteur de la santé humaine et animale apprennent à utiliser les outils qui leur faciliteront leurs efforts de lutte contre la rage : Approche Raisonnée de l’Élimination de la Rage (SARE), Plan Directeur de Prévention et de Contrôle de la Rage Canine, la plate-forme de formation sur la rage de l’Alliance et le Bulletin épidémiologique de la rage.

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Formation au diagnostic au Zimbabwe. Photo: GARC

Ces rencontres ont été suivies et complétées par des ateliers, menés au sein des pays, de planification et de formation plus approfondies centrés sur l’élaboration de plans nationaux, des formations sur le  diagnostic, la surveillance et la vaccination des animaux, des soutiens pour mettre en place des programmes de surveillance ou des campagnes de vaccination pilotes. La collaboration avec des partenaires locaux pour apporter une formation de terrain génère un programme modèle qui peut être étendu à d’autres zones. De tels réseaux de développement des compétences se renforcent au Moyen Orient et en Europe de l’est et vont être mis en place pour les pays d’Asie dans le courant de cette année.

Pour que les efforts d’élimination réussissent, la rage doit devenir une maladie prioritaire pour chaque gouvernement dans un pays d’endémie, avec la création et la mise en œuvre de plans de lutte nationaux.. Le soutien au développement des compétences peut donner le coup d’envoi et faciliter les activités qui font la preuve de leur faisabilité.

Rédigé par Deepashree Balaram, GARC

Traduit par le Dr Brigitte Dunais, CHU de Nice, Nice, France