Éditorial: Préparer le terrain pour l'élimination mondiale de la rage.

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Près de 1800 chiens ont été vaccinés pendant la première semaine de la campagne de vaccination de masse à Harare, au Zimbabwe.

Ces dernières années, notre lettre d'information a montré une importante progression – le renforcement et la rationalisation du travail de GARC pour aider les pays dans leurs efforts d'élimination de la rage.

En nous appuyant sur le succès de projets pilotes qui ont montré que l'élimination de la rage était possible, nous avons développé les outils pratiques et les réseaux nécessaires pour aider au succès des efforts de contrôle de la rage.

Le renforcement des réseaux régionaux, d'abord en Afrique avec la mise en place de PARACON, a fait une avancée significative avec le lancement, le mois dernier, d'ARACON en Asie. Et le mois prochain, un réseau similaire va être mis en place au Moyen Orient et en Europe Orientale: MERACON. Ces plateformes permettent à GARC et à nos partenaires de présenter au personnel de nombreux pays des outils de planification et d'évaluation utilisables pour le contrôle de la rage et de lui fournir à travers des ateliers et des formations un appui nécessaire à son succès.

Les participants peuvent tester ces outils avec leurs propres données, évaluer leurs besoins et créer leur propre plan de travail pour avancer dans leur programme. Les meetings ont aussi un autre avantage: ils sont l'occasion d'avoir des retours pour améliorer ces outils, combler les lacunes qui empêchent des pays d'avancer.

Le bulletin épidémiologique, le "Rabies Epibulletin", conçu pour faciliter et améliorer le signalement des cas de rage, est un autre outil présenté lors des meetings régionaux. Lors des meetings, les données des services de la santé et des services vétérinaires sont ajoutées aux tableaux nationaux dans Epibulletin, elles peuvent ensuite être adaptées pour répondre aux besoins du pays et lui permettre d'avancer. Ces données sont vitales pour évaluer et conduire des plans nationaux d'élimination de la rage et par la suite pour progresser vers les objectifs régionaux et mondiaux.

Une fois que les besoins et les priorités nationales ont été établis pour le contrôle de la rage, l'assistance pratique de spécialistes de la rage peut être recherchée pour accroître les compétences dans ce pays dans les domaines où elles manquent. L'expertise de nombreuses organisations internationales est déjà canalisée vers des formations et des exercices d'acquisition des compétences adaptés aux besoins des pays en zone d'endémie.

Le travail de mobilisation de GARC a aussi changé au cours des années. La campagne de la Journée Mondiale contre la Rage et la réévaluation de l'impact de la rage canine constituent une fondation solide, mais de nombreuses choses ont été faites depuis. La communauté internationale de la rage, menée par la groupe Unis Contre la Rage avec l'OMS, l'OIE, la FAO et GARC envisage maintenant l'élimination mondiale des cas de mort humaine due à la rage canine en 2030,  elle se concentre maintenant sur le développement d'un plan d'action pour atteindre ce but. GARC organise en ce moment la campagne Finissons-en Maintenant avec la Rage pour promouvoir la vigilance sur ce sujet.

Le business plan de l'élimination globale de la rage servira à attirer les ressources nécessaires pour développer les compétences et permettre aux pays d'atteindre leurs objectifs. Il existe maintenant un puissant ensemble d'aides comprenant des données validées et des outils d'évaluation, des banques de vaccins antirabiques, des campagnes globales de sensibilisation et l'aide d'experts à travers les réseaux régionaux et les ateliers nationaux. La combinaison de ces mécanismes fournit un chemin balisé que les pays peuvent suivre  pour nous permettre d'atteindre l'objectif global.                                                            

Louise Taylor, GARC

Traduit par Jacques Barrat, ANSES-Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, France