ManuMitra s'attaque aux chiens de rue dans les villes du Népal, un quartier à la fois.

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ManuMitra signifie "ami de l'homme" en népalais. Photo: programme ManuMitra

Au Népal, les autorités de Katmandou ont développé une nouvelle approche de la gestion des chiens de rue et du contrôle de la rage en en transférant la responsabilité à la plus petite unité administrative locale, le quartier. Un comité de gestion animale (AMC) est institué dans chaque quartier, il doit s'assurer que tous les chiens de rue sont liés à une personne identifiée qui s'occupe d'eux, s'assure qu'ils sont vaccinés contre la rage et (éventuellement) stérilisés. De plus, tous les résidents sont informés sur la responsabilité liée à la possession d'un chien. Le projet, nommé ManuMitra (ami des hommes en népalais) a été lancé en mars 2016 comme programme central de la division de la santé de Katmandou.

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Photo: ManuMitra

La rage est endémique au Népal avec de fréquents épisodes dans la capitale. Une enquête menée dans les foyers en 2016 a montré que la moitié des 80000 chiens à propriétaires de la capitale peuvent divaguer n'importe quand dans les rues (contribuant ainsi à une population de chiens de rue estimée à 22000 animaux) et que l'abandon des chiens malades ou non désirés est fréquent.

" Pendant 50 ans, la ville de Katmandou a empoisonné 10000 chiens de rue par an (la moitié de la population) sans aucun effet, ni sur la rage, ni sur les nuisances. Ensuite nous avons passé 15 ans à nous appuyer sur les ONGs et le secteur privé pour trouver une solution; mais les chiens sont là à cause de la communauté, la solution doit donc venir de la communauté. Nous avons étudié d'autres modèles de gestion municipale des chiens en Asie, mais ils semblaient manquer d'un mécanisme impliquant et responsabilisant les communautés" dit Hari Kumar Shrestha, chef de la division santé de Katmandou.

Une des responsabilités de chaque comité de gestion animale est d'identifier les résidents locaux qui s'occupent des chiens de rue et de les recruter comme assistants de gestion animale (AMA, Animal Management Assistant). Chaque assistant rejoint un programme de formation supervisé et reçoit une badge officiel et une trousse de premier secours. En canalisant l'énergie et le dévouement des assistants de gestion des animaux, la ville de Katmandou construit un modèle de gestion des populations de chiens qui implique les citoyens et qui pourrait être utilisé pour gérer d'autres problèmes comme les conflits avec la faune sauvage ou le bétail abandonné.

Au Népal, les autorités de Katmandou ont développé une nouvelle approche de la gestion des chiens de rue et du contrôle de la rage en en transférant la responsabilité à la plus petite unité administrative locale, le quartier. Un comité de gestion animale (AMC) est institué dans chaque quartier, il doit s'assurer que tous les chiens de rue sont liés à une personne identifiée qui s'occupe d'eux, s'assure qu'ils sont vaccinés contre la rage et (éventuellement) stérilisés. De plus, tous les résidents sont informés sur la responsabilité liée à la possession d'un chien. Le projet, nommé ManuMitra (ami des hommes en népalais) a été lancé en mars 2016 comme programme central de la division de la santé de Katmandou.

La rage est endémique au Népal avec de fréquents épisodes dans la capitale. Une enquête menée dans les foyers en 2016 a montré que la moitié des 80000 chiens à propriétaires de la capitale peuvent divaguer n'importe quand dans les rues (contribuant ainsi à une population de chiens de rue estimée à 22000 animaux) et que l'abandon des chiens malades ou non désirés est fréquent.

"Pendant 50 ans, la ville de Katmandou a empoisonné 10000 chiens de rue par an (la moitié de la population) sans aucun effet, ni sur la rage, ni sur les nuisances. Ensuite nous avons passé 15 ans à nous appuyer sur les ONGs et le secteur privé pour trouver une solution; mais les chiens sont là à cause de la communauté, la solution doit donc venir de la communauté. Nous avons étudié d'autres modèles de gestion municipale des chiens en Asie, mais ils semblaient manquer d'un mécanisme impliquant et responsabilisant les communautés" dit Hari Kumar Shrestha, chef de la division santé de Katmandou.

Une des responsabilités de chaque comité de gestion animale est d'identifier les résidents locaux qui s'occupent des chiens de rue et de les recruter comme assistants de gestion animale (AMA, Animal Management Assistant). Chaque assistant rejoint un programme de formation supervisé et reçoit une badge officiel et une trousse de premier secours. En canalisant l'énergie et le dévouement des assistants de gestion des animaux, la ville de Katmandou construit un modèle de gestion des populations de chiens qui implique les citoyens et qui pourrait être utilisé pour gérer d'autres problèmes comme les conflits avec la faune sauvage ou le bétail abandonné.

Aujourd'hui, des communautés de gestion animale sont établies dans 20 des 32 quartiers de la ville et 126 assistants y sont en activité. Dans le cadre de ManuMitra, toutes les écoles publiques ont un programme d'éducation sur la rage et la prévention des morsures de chiens et des zones de gestion des chiens sont établies dans les endroits qui demandent une intervention plus urgente (comme le Parlement, les écoles et les hôpitaux).

"Nous pouvons maintenant parcourir les quartiers et voir que tous les chiens sont marqués à l'oreille, ce qui indique qu'ils ont été stérilisés. Les assistants de gestion des animaux nous appelleront s'il y a de nouveaux chiens non stérilisés, malades ou suspects de rage. Nos assistants deviennent des travailleurs de première ligne en matière de santé animale pour la communauté, sauvant littéralement des vies en prévenant la rage, en protégeant les enfants et les personnes vulnérables des morsures de chiens et en faisant de leur communauté une place où il fait bon vivre en combattant la cruauté et en assurant le bien-être des chiens de rue pendant leur vie." a déclaré le Dr Prabin Thapa, coordinateur vétérinaire de ManuMitra.

Un suivi semestriel dans les rues a déjà montré une baisse de densité et un changement de la composition des populations de chiens des rues dans les zones où ManuMitra est mis en place, avec une diminution de 70% du nombre de femelles en lactation, ce qui a été attribué à un meilleur engagement de la communauté. Cela a aussi amené une amélioration du contrôle de la rage, 20 des 32 quartiers qui participent au programme ManuMitra ont atteint une couverture vaccinale moyenne de 86% de chiens vaccinés contre la rage. De plus, certains comités de gestion des animaux organisent maintenant leurs propres campagnes de vaccination de masse des chiens contre la rage et s'approvisionnent en vaccin directement auprès du département de l'élevage.

Contribution de Sarah Vallentine, responsable du programme ManuMitra. ManuMitra est soutenue du point de vue technique par l'Institut Jane Goodall du Népal avec un financement de Humane Society International pour cette année pilote. Des informations complémentaires sur le programme peuvent être trouvées dans le Nepali Times, “A Woof of Fresh Air,” sur YouTube, “ManuMitra: Sustainable Dog Management Model,” et sur la page Facebook de ManuMitra.

Traduit par Jacques Barrat, ANSES-Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, France