Publications récentes : Février 2018

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Cas de rage humaine rapportés

Case clinique: Echec du coma thérapeutique dans l’encéphalite rabique. Les nombreux efforts entrepris pour reproduire ce protocole lourd et coûteux n’ont pas été couronnés de succès. Cet article discute de l’échec du protocole chez  3  patients indiens atteints de rage transmise par des chiens.

"Les Egratignures/Abrasions cutanées sans saignement" provoquent la rage : Une revue des décès par la rage sur une période de 7 ans au collège de médecine de Shimmla, Himachal Pradesh, Inde. Sur une période de 7 ans, 5 des 19 décès étaient associés à des égratignures sans saignement pour lesquelles les patients n’ont pas cherché à recevoir une PPE.

PrEP et PPE

Réponse immunitaire chez les patients obèses recevant une prophylaxie post-exposition par immunoglobulines antirabiques équines et vaccination antirabique. La possibilité d’une suppression de la réponse au vaccin a été évoquée chez les patients obèses en raison d’un plus grand volume d’immunoglobulines antirabiques passives injectées. Cette étude a comparé les réponses immunitaires à l’association d’immunoglobulines antirabiques équines et du vaccin antirabique chez des victimes obèses de morsures de catégorie III avec un groupe contrôle. Il n’a pas été mis en évidence d’immunosuppression sur les réponses anticorps des patients obèses. L’association d’immunoglobulines antirabiques équines et du vaccin antirabique en traitement post-exposition est sure.

Protéger les enfants de la rage grâce à l’éducation et à la prophylaxie pré-exposition : Une campagne scolaire à El Nido, Palawan, Philippines. Tune prophylaxie pré-exposition (PreP) a été proposée à tous les 4700 enfants de toutes les 27 écoles élémentaires publiques d’El Nido et un enseignement sur la rage a été intégré au cursus scolaire. Une surveillance active de la cohorte a révélé une plus forte incidence d’exposition suspectes à la rage que la surveillance passive dans le centre local de prise en charge des morsures. Malgré une diminution du nombre de morsures de catégorie III, il n’y a pas eu de réduction significative d’incidence globale des morsures. Toutefois, on note un recours élevé à la PreP et une amélioration de la sensibilisation à la rage chez les enfants de toutes les classes. Les enfants ayant reçu une PrEP et qui ont été mordus par la suite ont nécessité de moindres doses de PPE, ce qui a réduit les coûts.

Caractéristiques épidemiologiques et prophylaxie post-exposition de la rage humaine à Chongqing, Chine, 2007-2016. Au total, 809 cas fatals de rage humaine ont été rapportés à Chongqing entre 2007 et 2016, la plupart chez des fermiers (71,8%), surtout chez des hommes (65,3%) et dans les tranches d’âge 35-74 et 5-14 ans (83,8%). Parmi les 548 cas de rage humaine ayant fait l’objet d’une étude plus approfondie, 95,8% étaient victimes de morsures ou de griffures de chiens et seulement 4,0% des chiens avaient été préalablement vaccinés. Après l’exposition, 87,8% des cas n’ont pas eu de recours médical, et aucun n’a reçu une PPE standard dans les délais requis.

Rage de la faune sauvage

Epidémies de rage et de maladie de Carré parmi la plus petite population de loups d’Ethiopie. La plus petite population connue de loups d’Ethiopie a été récemment dévastée. Parmi les 7 carcasses retrouvées, les 3 qui ont été testées étaient toutes positives pour la rage. Deux loups ont ensuite reçu une vaccination antirabique ; l’un d’eux est mort par la suite de la maladie de Carré. Seuls deux individus ont survécu sur une population connue de 13 loups.

Quantification du fardeau de la rage des chauves-souris vampires sur le bétail au Pérou. Pour quantifier la sous-déclaration du bétail victime de la rage des chauves-souris vampires dans trois régions du sud du Pérou, des questionnaires ont été distribués. Selon une modélisation, il se produisait 4,6 (IC95% : 4,4-8,2) cas de rage par cas signalé et d’autres zones étaient identifiées qui subissaient un fardeau plus élevé que celui indiqué par les rapports officiels. Des modèles contenant des corrections spatiales estiment le nombre de décès par virus rabiques des CSV à 421-444/100,000 têtes de bétail en 2014, avec un coût de US$121,797-171,992. Une étude coût bénéfice s’est révélée en faveur d’une vaccination de tout le bétail par rapport aux pratiques actuelles.

Lutte contra la rage canine

Un outil pour éliminer la rage humaine transmise par les chiens grâce à des campagnes de vaccination de masse des chiens.  L’OMS et les agences avec lesquelles elle collabore se sont fixées pour objectif d’éliminer la rage humaine transmise par les chiens d’ici 2030. Forts de leur expérience dans les pays d’endémie rabique, les auteurs ont élaboré un outil convivial pour aider les acteurs de santé publique à planifier les ressources nécessaires pour atteindre ce but par la vaccination de masse des chiens.

Recherches sur l’élimination de la rage : entre optimisme, pragmatisme et réalisme. Les recherches donnent des raisons d’être optimiste quant à la faisabilité de l’élimination de la rage d’ici 2030 grâce à des stratégies de vaccination de masse des chiens. Les auteurs résument certaines conclusions pragmatiques de l’étude de l’épidémiologie rabique et de l’écologie canine qui peuvent améliorer la conception des stratégies de vaccination des chiens dans des pays à revenu moyen ou faible et qui devraient encourager leur mise en place sans délai. Ils soulignent également la nécessité d’être réaliste vis à vis de l’objectif à long terme faisable, bien que techniquement plus difficile, de l’élimination mondiale de la rage canine.

Obstacles à l’utilisation de sites de vaccination antirabique canine en point central à Blantyre, au Malawi. Lors des campagnes de vaccination sur des sites en point central, ceux-ci sont souvent peu fréquentés et la couverture vaccinale est donc faible, bien qu’il s’agisse d’une approche plus facile à mettre en œuvre sur les plans logistique et économique que la méthode du porte-à-porte. Les auteurs ont analysé les données sur 22 924 chiens à partir d’une campagne de vaccination à l’échelle de la ville pour étudier les obstacles à la fréquentation des sites de vaccination proposant une vaccination antirabique gratuite. L’éloignement jouait un rôle majeur dans la fréquentation des sites, peu de gens étant disposés à parcourir plus d’1,5 km. Les chiens provenant de quartiers où la proportion de population défavorisée était plus élevée avaient plus de chances d’être vaccines et les chiots, les chiennes pleines ou allaitantes étaient moins souvent amenés vers le site de vaccination. Certains propriétaires de chiens n’étaient pas au courant de la campagne (27%) et d’autres ne pouvaient maîtriser leur chien (19%).

Caractéristiques du paysage influençant la transmission  locale d’une zoonose endémique : le virus rabique chez les chiens domestiques. En se basant sur des données épidémiologiques détaillées et sur 152 génomes viraux complets recueillis entre  2004 et 2013, l’étude montre que la présence locale de chiens, mais non pas leur densité, constitue l’élément principal de la diffusion de la rage, impliquant que l’abattage ne permettra pas de contrôler la rage. Les rivières et les routes sont des obstacles pour les premières et des facilitateurs pour les seconds de la propagation du virus, et la vaccination a empêché la diffusion malgré une couverture vaccinale annuelle variable. Une telle appréciation nuancée des processus spatiaux sous-tendant la transmission de la rage peut être exploitée pour une lutte ciblée à l’échelle à laquelle son impact sera maximal.

Sensibilisation

Evaluation de l’impact de l’éducation du public sur une zoonose qui peut être prévenue : la rage : rabies. Une enquête transversale par grappe sur la rage a été entreprise auprès de 600 foyers dans 38 villes sélectionnées au hasard à la suite d’une campagne de sensibilisation et dans des régions contrôle appariées. Cette enquête a montré que la campagne de sensibilisation relativement simple était parvenue à améliorer la connaissance des symptômes de la rage et des protocoles de vaccination, et ceux du groupe de la campagne de sensibilisation avaient 1,4 chances de plus de déclarer avoir vacciné leurs animaux de compagnie.  

Traduit par le Dr Brigitte Dunais, CHU de Nice, Nice, France